On va parler de la notion de « ventre à ventre » et non de « peau à peau »
Ah ! Ça y est, je t’imagine déjà le regard interrogateur. Mais qu’est-ce qu’elle nous a encore pendu la Mayane !
Je vais de ce pas t’éclairer mon propos !
Aujourd’hui plus que jamais nous entendons énormément parler du « peau à peau », et ses bienfaits ne sont clairement plus à démontrer !
Si je dois tout de même t’en faire une Lait’tre n’hésite pas à me le dire ! Mais en attendant revenons à nos vêtements ! Car en effet il y a bien une histoire de vêtement qui traine par-là !
Posons d’abord les bases que l’on parle de « peau à peau » ou de « ventre à ventre » nous sommes dans les deux cas sur le fait de garder son bébé contre soi. De façon plus (peau à peau) ou moins (ventre à ventre) dénudé selon notre degré de pudeur.
Le « peau à peau » ou le « ventre à ventre » sont une continuité de la vie intra-utérine et permettent de rassurer bébé et d’assurer sa transition métabolique entre la vie intra et extra-utérine. Ils sont un des composants de l’établissement de la relation parents-enfants.
Mais une légère subtilité règne entre les deux expressions qui de faits n’engagent pas les mêmes implications physique mais aussi psychique et émotionnel pour la femme et son corps.
En effet en France -en tout cas- le « peau à peau » sous-tend une injonction à la nudité de la mère et du bébé.
Hors selon notre degré de pudeur, notre rapport au corps que ce soit le nôtre ou celui d’un autre (notre bébé ici), notre histoire, notre culture ou religion, mais aussi notre faculté instinctive de protection, le « peau à peau » peut du coup être vécu comme quelque chose de contraignant. Voir d’agressif ou d’anti-instinctif.
Et même d’un point de vue inconscient comme quelque chose de dangereux. Je pense ici à certaines femmes ayant été victimes de graves violences.
En effet être sur le dos le torse à découvert, signifie dans le règne animal et pour la plupart des mammifères que nous sommes à découvert, et facilement attaquable, une proie facile pour les prédateurs, puisque notre partie la plus fragile est laissée sans protection.
Il en va de même pour notre petit qui sans vêtement nous amène à penser que nous le laissons sans une certaine sorte de « protection ».
De plus on sait que d’un point de vue sociale les vêtements représentent une forme d’armure protectrice.
C’est pourquoi certaines mères, renoncent au peau à peau, et non pas par manque de conviction de ses bienfaits, si elles sont renseignées en amont, mais parcequ’après avoir essayé elles ne se sentiront pas à l’aise.
Elles pourront aussi trouver contraignants de devoir se rhabiller à chaque visite, chaque changement de rythme dans leur vie… et on ne peut pas leur en tenir rigueur car encore une fois cela dépend d’un vécu personnel. Et comme dirait l’adage « mon corps, mon choix! »
Et c’est là qu’intervient la notion de « ventre à ventre » !
Le « ventre à ventre » dans son expression n’implicite pas cette injonction à la nudité, mais plus une injonction à la proximité que nous soyons ou pas vêtues selon notre convenance physique et psychique ou encore de réflexe instinctif !
De plus fait intéressant une étude à démontrer qu’entre des enfants intégralement habillés de la tête aux pieds : chaussette, gant bonnet… Et des enfants mis justes en couche; aucunes différences significatives n’avaient été observées quant au bienfaits de l’idée première qui est que bébé soit avant tous à sa juste place c’est à dire sur le ventre de sa mère qui est un continuité naturelle après avoir été dedans.
Et c’est là un phénomène intéressant, et même encourageant. Car alors que nous soyons plus ou moins vêtue selon notre propre appréciation (sous vêtement débardeur ou même carrément pull) ou même nue, alors nous pouvons apporter les mêmes intentions de maternage proximal, avec les mêmes effets bénéfiques à notre bébé.
Mais l’expression ventre à ventre va même plus loin puisqu’elle permet de renforcer d’autres éléments du maternage comme le bénéfice du portage physiologique puisque nous somme en ventre à ventre et habillé, ou encore le portage à bras. Ou encore la possibilité de répondre au besoin de sommeil de notre tout petit qui dans ces premiers mois de vie à souvent besoin de dormir que sur nous.
En conclusion nous nous retrouvons régulièrement en ventre à ventre dans nos pratiques de maternage et si je ne remets surtout pas en cause le peau à peau, je me demande s’il ne serait pas plus judicieux de parler de ventre à ventre aux mères leur laissant plus facilement l’auto-évaluation du degré de nudité qu’elles souhaiteront y mettre selon leur propre ressenti personnel.
Cette expression j’en conviens m’est apparue au cours de ma formation allaitement, on ne la trouve pas ou alors je ne l’ai pas encore croisé dans les manuels d’allaitement, ou de parentalité. Mais si on prend le temps de se poser et d’y réfléchir elle me semble plutôt logique et même apaisante !
Sur ce c’est tout pour moi pour cette Lait’tre !
je te dis à demain, et te souhaite une bonne Jour’Néné !
Très joliment expliqué! J’adore.
Très joliment dit.,, j’adore
Merci @Nanah30 ❤️
Pour mes 2 poussins je suis restée moitiée dévêtue pendant plusieurs semaines! Je mettais bébé dans un bandeau de peau à peau, du coup je n’avais pas non plus les seins à l’air (sauf quand j’étais sûre de ne pas avoir de visite) et, naissance en plein hiver obligé, j’ajoutais un pull pilou pilou par dessus (pulls à fermeture éclair à l’avant). Quand je voulais dormir, je me calais bien, le descendais le bandeau pour avoir les seins à dispo de bébé, au préalable je mettais déjà un sein dans la bouche de bébé (enfin… 95% du temps ils s’étaient déjà endormi au sein donc l’avaient déjà en bouche) et je dormais. J’ai aussi beaucoup porté en écharpe et sling mais du coup avec les moyens de portage et leur toute petite taille ils n’étaient pas ventre à ventre mais plutôt ventre à poitrine 😅
oh @laire ça me rappel mes bébés. ❤️