Comment te sens tu aujourd’hui ? Bienvenue dans cette nouvelle Lait’tre qui va prendre une nouvelle tournure ! Depuis quelque temps j’entends des textes qui m’inspirent, et qui me font réfléchir, et j’avais très envie de te les partager !

« Les enfants on croit qu’on les faits, on croit qu’on les éduquent et qu’on détermine ce qu’ils vont devenir. Parce qu’en tant que parents on les aime. On les guide au mieux on donne tout pour eux. Mais non ! On ne les faits pas. Les enfants se font eux-mêmes. Malgré nous. »Série Inventing Anna S1E8

J’ai beaucoup aimé ce passage si vrai de la vie. L’être humain est telle une mauvaise herbe comme dirait un jardinier. Quoi que tu fasses elle poussera/vivra. Même si elle doit pousser de travers, même si elle doit s’éloigner un peu de l’endroit qu’elle avait choisi à la base. Rien n’arrête cette force de vie.
Et telle une plante l’enfant, toi hier encore, comme ton propre enfant aujourd’hui, vous poussez. Vous grandissez. Le mieux que l’on puisse faire, c’est mettre des tuteurs pour aider nos herbes folles à pousser le mieux possible. Mais en aucun cas nous ne pourrons jamais les écraser, les plier, les contraindre ou les étouffer sous peine de les voir mourir (on est sur de la métaphore, hein t’as bien compris !). Un enfant qui « meurt » est un enfant qui perd ses étoiles dans les yeux, qui perd son souffle de vie et de folie. Ses rires sonnent faux et ses larmes sont retenues. Mais même s’il le fait pour survivre pendant l’enfance il y a fort à parier que cela explosera, d’une manière ou d’une autre, une fois indépendant.

Je t’ai déjà raconté que j’ai dû être un petit caméléon, petite pour survivre. Mais aujourd’hui je suis très expansive, parfois à l’excès. Je suis hypersensible et TDAH. Et je pense sincèrement que le fait de ne pas avoir pu être entièrement moi-même, ni même découvrir qui j’étais. J’ai fait ce qu’on attendait de moi. Tel le roseau j’ai plié sans jamais rompre. J’ai été la gentille petite fille. Puis un jour je me suis libérée. J’ai mis des choses en place, j’ai crié, j’ai pleuré, je me suis détestée, avant de réapprendre à m’aimer. Moi. En me découvrant, en m’acceptant, en rompant des liens toxiques et des chaines bien trop irritantes.

Mais je n’en veux à personne. Comme le dit si justement cette citation. Ils ont cru me faire, ils ont essayé de déterminer celle que j’allais devenir parce qu’ils m’aimaient. Pour ce je ne leur en veux pas. Et puis ils m’ont éduquée, et guidée du mieux qu’ils pouvaient. Et pour ça je leur dis tout de même merci, même si tout n’était pas rose. Car ils m’ont tout de même insufflé suffisamment de force pour que je me permette d’être celle que je suis aujourd’hui.

En tant qu’enfant de… Je comprends cette citation de la manière dont je viens de t’en parler.

Et aujourd’hui en tant que mère et parent de… Je la comprends en pleine conscience. Alors pour certains on pourrait paraître laxistes, permissionnaires et que sais-je encore. Ce que je sais c’est juste que j’ai (nous) décidé d’accompagner des herbes folles dans toutes leurs dimensions. Pas de roseaux, ni de fleurs de jardin à la française. Mais des tournesols, des orties, des roses, des palmiers, des tulipes, des lys et tellement d’autres plantes et fleurs qui composent leur propre jardin intérieur. Ce n’est pas tous les jours facile. Et il y a bien sûr des bases inéluctables que ce soit en jardinerie ou en parentalité auxquelles ils n’échapperont pas ! Mais on le fait sous le soleil, ou sous un parapluie les jours de tempête. Et apprend à composer sans imposer.

J’aime vraiment beaucoup cette citation. Au point que je l’ai écrite et accrochée dans mon bureau. Comme un rappel de ce que je ne veux pas être, ou refaire. Mais aussi de ce que j’aspire à être comme parents.
Et puis c’est aussi un rappel de tout LEUR potentiel et cette part d’eux sur laquelle je n’aurais de toute façon jamais aucune prise, et que je me dois d’accepter. Accepter qu’ils soient qui ils sont et qu’un jour ils nous échapperont, partiront et que d’ici là notre rôle est juste de les aider à développer l’ensemble de leur jardin, et leur guide de ressources pour les jours de tempête qui les attendent sans nous dans leur vie.

Un jour on partira, avant eux si la vie fait bien les choses, et eux seront toujours là. Je ne veux pas que ce soit ce jour qu’ils commencent à vivre et à être eux-mêmes. Je veux avoir le bonheur et la joie de partir en les sachant aligné avec eux-mêmes.

Sur ce, c’est tout pour moi, pour cette Lait’tre,
je te dis à demain et te souhaite une bonne jour’Néné.