Je me souviens quand je suis devenu maman, je voulais évidemment le meilleur pour mon enfant. Je me suis plongée à corps perdu dans la lecture d’ouvrages sur l’éducation dite « bienveillante » et j’ai même fait une formation sur la communication non violente.

C’était extrêmement intéressant, j’y ai appris beaucoup de choses que je n’avais pas vues dans mes études et mon travail d’éducatrice spécialisée. J’avoue même que j’ai pris deux, trois claques quant aux grandes théories psychanalytiques et Freudienne (pour ne citer que lui !) vue, entendue, et pratiqué pendant tout ce temps.

Puis je me suis rapproché d’autres parents dits « bienveillants ».

J’ai essayé d’appliquer beaucoup de théorie. Et pas mal d’outils. Franchement j’avoue qu’il y a eu des choses intéressantes et qui ont bien fonctionné avec les atypismes de Mochi.

Mais étrangement il y avait aussi des choses qui me faisaient tiquer. Déjà le mot bienveillance en soit. Il amène à sous-tendre qu’il y aurait donc des parents « malveillants » donc les choses seraient soit blanches, soient noires mais sans aucune nuance entre les deux ?

En tant qu’ancienne éducatrice spécialisée, cela m’interpelait, me gênait même. Je sais trop à quels points il y a une multitude de nuance dans les accompagnements de quelques sortes qu’ils soient.

Et puis tiens revenons là-dessus aussi, ça s’appelle l’ « éducation » bienveillante. Rien que le mot éducation.

Si on s’en réfère au Petit Robert l’éducation est la mise en œuvre des moyens propres à assurer la formation et le développement d’un être humain.

Mais as-tu déjà eu, ou as-tu un jardin ? Ou peut-être t’es-tu déjà baladé dans un parc ou une forêt. As-tu déjà remarqué comme une plante, un arbre, ou même un brin d’herbe poussera quoi que tu tentes ?
Tu peux la couper, elle repoussera, la déraciner, mais dans ce cas je te conseille de vérifier qu’il ne reste vraiment rien.
L’humain est comme toutes les plantes, et comme toutes formes de vie. Animer d’une volonté de vivre et de se développer qui lui est propre.

Tu peux en effet alors développer des « techniques », des « moyens », ou encore des « méthodes » pour que ta plante se « développe » comme TU en aurais envie. Oui bien sûr c’est possible. Mais alors tu es consciente (enfin j’espère) que tu plies cette plante à ta volonté. Pour qu’elle corresponde à l’objectif que tu lui as prévu.

Bien sûr le verbe éduquer a une définition plus positive et douce. Et sans doute suis-je aussi influencée par l’histoire même du métier que j’ai exercé, le passif et l’histoire du métier d ‘éducateur n’étant pas teinté que de rose.

Alors Ã§a reste mon analyse personnelle et non objective, certes. Mais il y a vraiment quelque chose qui me dérange dans la consonance, la définition et le sens des mots éducation et bienveillance.

Je crois que je leur préfère le mot Â« accompagnement »J’aime l’idée d’être aux côtés de mes enfants. De juste veiller à ce que leur chemin soit safe, que leur terreau soit bon et ne manque de rien, pour qu’ils puissent s’épanouir pleinement selon leur propre nature.

Parce qu’accompagner, c’est permettre à la personne de bénéficier d’une véritable attention ou d’un intérêt authentique, d’être reconnue pour ce qu’elle est, et comme elle est.

Et puis il y a un autre paramètre. En m’intéressant à l’ « éducation bienveillante » j’ai côtoyé tellement d’autres parents dans cette mouvance et cette fameuse philosophie. Et oh mon Dieu comme nous sommes tombés de haut. Comme dirait une célèbre pub Â« c’est ceux qui en parlent le plus qui en mange le moins »
Nous n’avons jamais autant vérifié cette expression quand côtoyant des parents qui se disaient dans l’éducation bienveillante ! Encore une fois pas de généralité, hein ! Mais les pourcentages ne sont pas en faveur de ceux que nous avons croisés. Nous avons croisé tant de discours culpabilisant, si on ne faisait pas comme-ci, si on ne parlait pas comme cela a nos enfants. Une pression de dingue.

Je dis pas que nous n’avons rien retenu ou utilisé de nos recherches et apprentissages dans ce domaine, bien au contraire. Mais nous nous sommes détaché du manuel parfait et faisons aussi au mieux de ce que nous sommes au moment où nous y sommes.

Ce que je veux te dire aujourd’hui c’est qu’il n’existe pas de manuel parfait, de notice qu’on pourrait suivre à la lettre. Comme en allaitement d’ailleurs hein !

On peut bien entendue lire des livres, avoir de supers discussions avec d’autres parents qui accompagnent leur enfant en conscience (mot que je préfère à bienveillance d’ailleurs) et avec respect. Mais c’est comme tout. On prend ce qui nous convient, on peut aussi tester des choses qui nous parlent pour voir si ça peut fonctionner dans notre famille.

Je sais qu’on aimerait tous se raccrocher au manuel qui aurait toutes les réponses pour nous aider à être de merveilleux parents. Qui ne le voudrait pas. On aime tellement nos enfants.

Mais comme pour tout pioche ce dont tu as besoin, et fait confiance à ton instinct. Lorsque l’ont te dit que toi seule sait ce qui est bon pour ton enfant c’est au sens large. Tu le sais autant pour ton allaitement, que pour l’accompagner.

Je ne te dirais pas comment nous faisons avec nos enfants, car c’est nous, et ce sont nos enfants et ce qui vaut pour nous, ne vaut pas forcément pour ton enfant, ta famille et toi.

Mais je sais que je suis en paix avec nos choix ! et même s’il m’arrive de râler après un lego qui traine (en même temps t’as déjà marché sur un lego ?! ) ou parce qu’ils n’enfilent pas assez vite leurs chaussures là tout de suite. Je sais que je, nous les respectons et les aimons pour ceux qu’ils sont, comme ils sont et que nous faisons au mieux chaque jour pour les accompagner aux plus proches de leurs besoins, de nos limites et dans un profond respect mutuel.

Sur ce, c’est tout pour moi pour cette Lait’tre,
Je te dis à demain et te souhaite une douce jour’néné.