Ce soir je me souviens. Je me souviens de ces nuits à pleurer. De ces matins à hurler sur mon pauvre bébé qui n’avait rien demandé d’autres que se réveiller à une heure biologiquement ancrée en lui depuis la nuit des temps.

Je me souviens de lui en avoir tant et tant voulu de ne pas dormir quand moi je dormais. Alors que je me couchais à des heures indécentes pour lui construire un avenir.

Pour construire son futur, sans même voir le présent. Ses pleurs d’incompréhension, ses pleurs qui me rendaient encore plus folle. Ce comportement autodestructeur pour lui, pour moi, pour quoi ??

Des heures de sommeil que je pensais devoir mener d’une certaine façon. Des injonctions sociétales folles qui ne lui correspondaient pas et à moi non plus.

Nous avons été tous les deux victimes d’un système, de croyances limitantes perpétuées de générations en générations au point que l’on en oublie d’où elles viennent et pourquoi, pour qui ?

J’ai été atteinte d’une folie aveuglante. Empiré par le manque de sommeil, par les changements qu’imposent la maternité mais contre lesquels je lutter pour continuer d’entrer dans un moule simplement antinaturel.

Et puis un jour j’ai compris. J’ai lu, je ne sais plus où ni sur quel blog, les mots d’une femme, d’une mère qui était passée par là, comme moi et qui avait développée une philosophie qui m’a sauvé.

Je l’ai moi même entourée de beaucoup de magie et d’amour. Et me voici à savourer les nuits hachurées comme autant de moment précieux et secret rien qu’à nous.

A lui décrire chaque bruits et lumières de la nuits comme autant d’évènement d’un conte. De mettre de la musique que j’aime et danser avec lui en portage… et de finir en m’endormant sur le canapé mon bébé serré contre mon coeur allégé..


J’ai accepté que mes nuits se finissent avec le calage du petit déj’, un dessin animé et ma couette à côté de mon bébé pour gratter quelques précieuse minutes. J’ai accepté les sieste sans culpabilité..


C’était dure, j’en ai chié, je culpabilise encore, mais j’ai appris… j’ai grandis..

à mes pleurs et mes rages, à nos nuits d’amour et de lait, à ta main dans le mienne qui m’a tirée vers le haut…

Sur ce, c’est tout pour moi, pour cette Lait’tre,
je te dis à demain et te souhaite une bonne jour’Néné.