-Allez Champagn* ! Tu prends une coupe Carole ? 

-Ah non tu allaites pardon 

-Oh ca va, un verre ca va pas te tuer

Mais dit donc, vous n’avez plus de langue pour répondre seule ? hum peut être que c’est que vous ne savez que répondre 🤔

Discutons-en ensemble !

Du sang au lait maternel, l’alcool se transfert, même si la quantité d’alcool ingérée par bébé n’est qu’une petite fraction de celle consommé par la mère, cette petite quantité peut avoir un effet autant sur bébé, sur maman que sur la lactation.

Un lait est considéré « alcoolisé » aurait un taux supérieur à 0,5% d’alcool ce qui reviendrai à un taux semblable ou supérieur dans le sang : la limite légale d’alcoolémie au volant !

De plus, bébé ne boit que quelques millilitres de lait par tétées ce qui rend le transfert d’alcool via le lait maternel infime pour une consommation légère.

L’alcool n’augmente pas la production de lait !

La consommation d’alcool nuit à l’écoulement du lait du fait qu’il induit une diminution de l’ocytocine.
La présence d’éléments galactogènes engage une stimulation de la prolactine comme pour la bière avec la présence de Malt par exemple.

Pour rappel :

  • L’Ocytocine est l’hormone qui régit l’éjection du lait 
  • La Prolactine assure la synthèse et le stockage du lait.

Note : La bière n’augmente pas la production lactée mais c’est bien le Malt qui s’y trouve qui est un élément stimulant pour la lactation.

Posons-nous un instant pour établir les faits :

Comme pour l’alimentation, le lait maternel s’imprègne de ce que nous consommons. Lors d’une consommation d’alcool une altération de son goût et de son odeur peut amener bébé à refuser ou montrer des signes d’agacements au sein.

Ces changements sont étroitement parallèles aux changements de la concentration d’éthanol dans le lait maternel. Nous verrons ensemble un peu plus bas des tips pour faciliter la conduite de l’allaitement lorsque vous buvez un verre 😉

Faisons une nouvelle pause pour suivre cette continuité d’événement :

Bébé ressens chaque changement, les différences dans le goût et l’odeur du lait maternel comme vu précédemment mais aussi vos changements corporels comme vos gestes, l’intonation de votre voix, votre odeur corporelle.

Des modifications de rythmes et de fonctionnement chez bébé en réponse à ses perceptions peuvent survenir comme :

-Moins de phases de sommeil profond

-Un comportement somnolent

-Des désagréments gastriques

-Une augmentation des pleurs

-Une réduction dose-dépendante de leurs capacités cognitives

-La déshydratation 

-L’hypoglycémie

Dans sa première année de vie, la capacité du nourrisson à métaboliser l’alcool est sous développée. Une consommation régulière d’alcool augmente les risques d’altérations de son développement moteur et corporel.

La consommation est PARTICULIEREMENT à éviter durant les premiers mois de vie de bébé. Les nouveau-nés en bonne santé ont une sensibilité accrue due au développement rapide de leur système central.
Pendant ce quatrième trimestre de grossesse (voir plus) il est donc vivement recommandé de s’abstenir de boire de l’alcool afin de garantir un environnement sain pour le développement de bébé et sa santé future.

La consommation d’alcool affaiblit les capacités de jugement et de fonctionnement. Après une abstinence de 9 + 3 mois (voir plus !)  il vaut mieux y aller molo ! 

Nous connaissons les implications qu’entraine une consommation d’alcool. Même si nous nous sentons capables, chaque consommation altère le niveau de vigilance.

C’est un point important à soulever, particulièrement pour les mamans pratiquant le sommeil partagé.

De plus, en devenant mère, la charge émotionnelle, les chamboulements corporels et psychiques qu’apporte cette étape de Matrescence, l’alcool peut amener à une dépendance et une amplification des risques de dépression du post-partum.

La consommation occasionnelle et modérée est tout à fait compatible avec l’allaitement étant donné les bénéfices reconnus au lait humain.

Afin de limiter les impacts sur la lactation, bébé et maman, il est nécessaire de savoir que le taux d’alcool quitte le lait maternel quand il quitte le système sanguin.

Comme le sang, le lait filtre en permanence l’alcool jusqu’à son élimination. Ce filtrage continue permet au taux d’alcool d’être de moins en moins alcoolisé dans le temps. Donc pas besoin de tirer son lait avant la prochaine tétée si ce n’est pour du confort. 

Suivant l’âge, l’absence et l’allaitement mis en place, la facilitatrice d’allaitement approche apasdemoa vous accompagnera pour l’élaboration d’une routine d’occasion afin de répondre à vos besoins et ceux de bébé en rendant ce moment confortable. 

Le pic du taux d’alcool dans le sang arrive 30 minutes à 1h après la consommation et la diminution du taux dans le sang environ 2h après (nuances : poids de maman, nombre de boisson et degrés d’alcool).

L’annulation des effets arrive sous 4heures. Naturellement les consommations avoisinante et l’état de santé joue sur la récupération du corps.

Afin de tremper les lèvres tout en limitant l’exposition de bébé des suggestions simples existent : 

-Boire son verre après une tétée

-Prendre un verre lors d’un repas

-Espacer la tétée suivante et choisir le bon moment (tout en prenant soin de drainer le sein) :

Exemple : quand bébé dort ou que vous vous absentez lors d’une soirée

-Récolter du lait en amont : pour le proposer à bébé avec un support alternatif au sein

-Avoir un « SAM » pour bébé : comme pour nous sécuriser lors d’une soirée, bébé aura le sien (une personne de confiance qui s’abstient.) 

-Ne pas en consommer : Oui cela coule de source mais c’est important de le rappeler. De nos jours, il existe beaucoup d’alternatives sans alcool ! Même que certains disent que sans alcool la fête est plus folle 🤪

Vous retrouverez plusieurs recettes de Mocktails sur l’Instagram @apasdemoa !

Assurez-vous de rester bien hydratée, car l’alcool peut déshydrater votre corps. Buvez de l’eau pour compenser. Pour chaque occasion de consommation, il existe des petites techniques pour limiter sa consommation : 

-Réduire la quantité totale d’alcool bue à chaque occasion

-Boire lentement, en mangeant et en alternant avec de l’eau

-S’entourer de personnes de confiance et soutenante (avoir son SAM pour soi)

Être sensibilisé à une consommation contrôlée et modérée avec la conscience des risques est la clé ! 

La subtilité du choix d’alcool, la quantité et le moment de la consommation en fonction de l’âge de bébé, le poids de maman, la santé mentale et corporelle propre à chacun sont des facteurs important dans le choix éclairé de consommation de boissons alcoolisées. 

L’alcool n’est finalement pas très copain copain avec la lactation et n’apporte aucun bénéfice à votre aventure lactée.

Et puis cela dit en passant, notre corps à mis 9 mois à se transformer pour donner vie, laissons lui de la force pour se remettre de cette aventure intense. Un peu comme un après marathon , après grippe ou encore après insomnie, prenons soin de ce corps puissant en le cajolant plutôt que lui rajouter du travail.

L’abstinence reste la meilleure option et un verre la limite raisonnable.

L’alcool n’est pas nécessaire et toute consommation présente un risque pour la santé, même en petite quantité comme le prouve les travaux d’expertise collective de l’Inserm sur « le french paradox ». Il va de soi que les consommations répétées et non raisonnables imputent à la bonne santé de bébé et le mette en risque du syndrome d’alcoolisation infantile (ou syndrome du nourrisson alcoolisé) et de mauvais traitements compromettant sa sécurité.

Sentez-vous libre de discuter de votre consommation avec votre professionnel de confiance. 

Vous avez maintenant toutes les clés en main ! On attend vos anecdotes festives avec impatience ! À la vôtre !

Sources : 

SAM :https://www.securite-routiere.gouv.fr/les-medias/nos-campagnes-de-communication-page-1-12/nos-campagnes-de-communication-page-1-12-49

Inserm : Alcool & Santé :Lutter contre un fardeau à multiples visages: https://www.inserm.fr/dossier/alcool-sante/

Inserm : Réduction des dommages associés à la consommation d’alcool : https://www.inserm.fr/expertise-collective/reduction-dommages-associes-consommation-alcool/

Académie américaine de pédiatrie: Allaitement maternel et utilisation du lait maternel:https://publications.aap.org/pediatrics/article/150/1/e2022057988/188347/Policy-Statement-Breastfeeding-and-the-Use-of?_ga=2.200609838.1096007653.1660837641-38789441.1660837641?autologincheck=redirected

Alcool-info-service : https://www.alcool-info-service.fr/alcool-et-vous/alcool-grossesse/allaitement-alcool

Études:

Le transfert de l’alcool dans le lait maternel. Effets sur la saveur et le comportement du nourrisson:https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/1886634/

Troubles du sommeil après une exposition aiguë à l’école dans le lait maternel :https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11839458/

Boire ou fumer pendant l’allaitement et la cognition ultérieure chez les enfants :https://publications.aap.org/pediatrics/article-abstract/142/2/e20174266/37569/Drinking-or-Smoking-While-Breastfeeding-and-Later?redirectedFrom=fulltext