Il est tard au moment où je t’écris cette lait’tre.
Mais je suis là dans le noir, dans la chaleur de mon lit, calée entre mes deux enfants. Je suis assise pour t’écrire, eux sont allongés chacun d’un côté de moi. Leur petit corps tout chaud, et leurs odeurs m’accompagne.
Et je pleure…
Pourquoi ? Au moment de cette ligne précise je ne le sais pas.
Mais je pense à ma fille, je pense à sa force, son regard.
Je pense à notre allaitement.
Je vais être franche elle a 6 ans en janvier nous fêterons ses 7 ans. Et elle tète toujours. Son frère s’est arrêté de téter vers 5 ans et demi presque 6 ans. Je me disais qu’elle ferait pareille, et en faite non… Et je n’en peux plus autant que j’aime cela… On en a parlé je lui ai dis que pour ces 7ans ce serait finit… Mais ça me crève le cœur.
Bien qu’en même temps je n’en puisse plus.
Je fais tout pour différer des tétées, et quand il y en a je les écourte au maximum car vraiment les sensations sur ma poitrine et dans mon corps sont devenues si ce n’est insupportable tout du moins plus que désagréable. Parfois limite je sers le poing.
Ce genre d’aversion que tu peux ressentir un peu avant tes règles, si tu fais partie de celles qui allaitent en ayant retrouvé leur cycle.
Mais tu sais ce que j’admire le plus dans toute cette histoire ?
Car oui il y a quelque chose de presque miraculeux qui se produit en ce moment…
C’est cette façon qu’elle a de m’amener à repousser mes limites.
Je n’en peux plus, ce n’est pas une torture But I’m Drama Queen, you Know !
Et pourtant je continue à lui offrir le sein.
Je ne résiste pas à une négociation rondement menée.
À des pleurs de détresse en mode « y a pas moyen jaja, c’est ça ou la dépression nerveuse » avec ce regard de désespoir, dans ses grands yeux bleus/verts.
Et je le fais.
Je la donne cette tétée qui sera peut-être la dernière.
Je ne la savoure pas, j’aimerais, mais clairement physiologiquement ça me prend trop aux tripes.
J’aurais connu tellement d’émotion avec ces allaitements/co-allaitement… Mais on en reparlera.
Toujours est-il que loin de céder par faiblesse… Si un peu quand même !
Je lui donne par amour. Je repousse mes limites pour elle, par elle.
Elle est cette puissance, cette force qui me pousse toujours plus depuis l’instant même où elle s’est installée par surprise.
De l’extérieur on pourrait parfois la croire insolente, têtue, colérique même. Croyez-moi c’est un chaton comparé à sa mère !
Et moi je la vois comme depuis notre premier contact à l’intérieur de moi, une guerrière, une valkyrie, qui fait front de toutes épreuves et ne fait que pousser son ainée à rester vigilante, combative, et à évoluer.
Elle est incroyable. Elle est magique, et je l’en remercie chaque fois que je dessere les dents après une fucking tétée.
À lire je me doute que cela puisse être empreint d’ambivalence, voire de non-cense …
J’y vois encore une fois la puissance de ma résilience qui m’a toujours permis de survivre et qui aujourd’hui m’apprend à grandir. La force de l’amour, la magie de l’allaitement et de la maternité/parentalité.
Je l’aime. Je l’aime de m’aimer, je m’aime de l’aimer tellement que je m’en sens puissante que je nous sens guerrière côte à côte.
Voilà maintenant je sais pourquoi je pleure…
En attendant de sécher ces larmes que j’accueille avec douceur,
Je te dis à demain et te souhaite une douce jour’néné.